La notion de « données probantes » n’a probablement jamais eu autant de succès que ces dernières années, en particulier dans les cercles de la décision en santé publique. Pourtant, elle est souvent réduite à une vision étriquée de ce qui aurait été démontré comme efficace, selon un paradigme positiviste expérimental qui confine au scientisme. Pourtant, l’Organisation mondiale de la santé définit elle-même les données probantes comme des « conclusions tirées de recherches et autres connaissances qui peuvent servir de base utile à la prise de décision dans le domaine de la santé publique et des soins de santé ». Chacun s’accorde à dire que l’amélioration de la santé des populations passera par une meilleure appropriation, par les acteurs de la décision et des interventions, des connaissances sur les solutions à mettre en œuvre pour traiter les problèmes connus. Ce champ du partage des connaissances probantes est cependant celui où nous progressons collectivement le moins. Face à cette situation, comment favoriser et organiser ce transfert de connaissances ? Selon quelles modalités, à quelle(s) échelle(s) et avec quelles ressources ?